L
a Russie est le pays le plus étendu
du monde devant le Canada. Sa
superficie totale couvre 11 % des
terres émergées de la planète, et occupe
deux continents. La partie européenne
s’étend à l’ouest des monts Oural, la
partie asiatique à l’est. Les distances
sont très importantes : 150 degrés de
latitude, neuf fuseaux horaires, neuf
mille kilomètres d’ouest en est, trois
mille kilomètres du nord au sud. Il faut
ainsi plusieurs jours en train pour
traverser le pays ! Sa capitale, Moscou,
composée de 12,4 millions d’habitants,
se trouve à l’ouest, loin du centre
géographiquedupays. Saint-Pétersbourg
compte aussi parmi les plus grandes
villes de la Fédération, avec 5,3millions
d’habitants, tout comme Novossibirsk,
1,6million d’habitants, et Ekaterinbourg,
1,5 million d’habitants. On comptait
en 2015, 5 223 Français inscrits au
consulat deMoscou, 50 à Ekaterinbourg,
et 482 à Saint-Pétersbourg
(1)
.
L’histoire de la Russie est celle de la
formation d’un vaste empire qui, du
dixième au vingtième siècle, s’est
peu à peu étendu. Le mot « Russie »
désigne un domaine où se sont
rassemblés des peuples divers, en
grande majorité slaves orientaux
qui, dans leur progression vers l’est,
occupant une Sibérie presque vide
d’hommes, ont européanisé la partie
nord du continent asiatique et englo-
bé, en Europe même, ainsi qu’aux
marges des pays conquis, quelque
deux cents nationalités allogènes,
d’importance relative très variée, où
domine l’élément turc
(2)
.
Une situation intérieure stable
Vladimir Poutine a été réélu pour un
quatrième mandat à la présidence de
la Fédération de Russie le 18 mars
2018, avec près de 76,69% des voix.
Son investiture est intervenue le
7 mai 2018 pour un mandat de six
ans. Le parti Russie Unie jouit d’une
majorité significative au Parlement
depuis les élections législatives de
septembre 2016
(3)
.
Depuis que la Russie se définit
comme un État moderne, le XVIII
e
siècle
et l’accession au trône de Pierre le
Grand, ses dirigeants ont générale-
ment privilégié la voie de l’unitarisme
territorial. Constitutionnellement, la
Russie est une fédération, à l’instar
de l’Union soviétique avant elle, un
choix qui semble naturel pour un pays
où vivent plus d’une centaine de
nationalités reconnues.
Les quatre-vingt-cinq États fédérés
qui constituent le pays, appelés
encore « sujets de la Fédération
de Russie », « sujets fédéraux » ou
« régions », ont des pouvoirs étendus.
Au niveau fédéral, ils sont représentés
par la Chambre haute du Parlement,
Conseil de la Fédération, ce qui leur
donne une influence directe sur la
législation fédérale.
La superficie et la population des
sujets fédéraux varient considérable-
ment, depuis la ville fédérale de
Moscou, 1 091 kilomètres carrés et
12 622 000 habitants, jusqu’à la
République de Sakha, 3 103 200 kilo-
mètres carrés ou le district autono-
me de Nénetsie avec 41 546 habitants
seulement.
Certaines régions sont fortement
dépendantes des subventions fédé-
rales puisqu’appauvries, comme la
Tchétchénie, d’autres en revanche
bénéficient de richesses pétrolières
et gazières, comme la Sibérie.
Bien que la Constitution consacre
l’autonomie régionale, Vladimir
Poutine concentre de plus en plus le
pouvoir entre ses mains. Les réfor-
mes législatives, conjointement avec
la domination de son parti Russie Unie
dans les parlements et exécutifs
régionaux, restreignent considérable-
ment la capacité des régions à mener
des politiques indépendantes
(4)
.
« Le principal caractère de la Russie,
c’est
l’unité dans
l’immensité »,
écrivait ainsi Leroy-Beaulieu en
1881. Vladimir Poutine reprend à son
compte cette vision centraliste de
la géographie politique russe, qu’il
intègre dans sa bien nommée
« verti-
cale du pouvoir ».
12
La Fédération russe, née en 1991 avec la disparition de l’URSS, représente un territoire de dix-sept
millions de kilomètres carrés, soit trente-trois fois la France. Plus vaste État du monde, la Russie a dû
s’inventer comme État-nation, qui plus est, multiethnique.
La Fédération de Russie :
un État-continent
FRANCE - RUSSIE
Sources : (1) : Ambassade de France en Russie ; (2) : Universalis ; (3) : Diplomatie.gouv.fr ; (4) : EPRS, service de recherche du
Parlement européen
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Novossibirsk.
