ICC RUSSIE PDF BD - page 22

L
es relations commerciales franco-
russes semblent avoir retrouvé
leur dynamisme et ont affiché
une croissance de 26 %en 2017. Quelle
est votre analyse de la situation
économique ?
Alors que l’économie mondiale
devrait progresser de 3,1 % en 2018,
selon le dernier rapport de la Banque
mondiale, en date de janvier 2018, les
prévisions concernant la Russie ont
été révisées, de 1,7% à 1,5% pour
l’année 2018. Pour 2019 puis 2020,
la croissance est estimée à 1,8%.
Si elle est modérée, elle s’avère
meilleure qu’en 2015 et 2016, pen-
dant lesquelles le pays a connu deux
années de récession. La Russie
semble à l’heure actuelle profiter de
la hausse des prix des matières
premières, et en particulier du prix
du pétrole, qui a eu un impact positif
sur l’économie.
Les échanges commerciaux entre la
France et la Russie ont connu un
rebond marqué en 2017, avec une
hausse de 26% par rapport à 2016.
Les importations françaises de pro-
duits russes ont augmenté, de 37%,
tandis que les exportations françaises
vers la Russie ont progressé de 14%.
Les exportations russes vers la
France ont été composées en 2017,
à hauteur de 82%, d’hydrocarbure et
de produits pétroliers raffinés. En
revanche les exportations françaises
vers la Russie sont beaucoup plus
diversifiées. Il s’agit majoritairement
de produits à forte valeur ajoutée,
comme le matériel de transports,
notamment aéronautique, dont les
exportations ont été de 1,4 milliard
d’euros l’an dernier. Les produits
chimiques, les parfums, les cosmé-
tiques et les produits pharmaceu-
tiques représentaient en 2017
607 millions d’euros d’exportations
françaises vers la Russie.
Denombreuses entreprises françaises
sont présentes sur le sol russe.
Quels sont à l’heure actuelle les
secteurs porteurs pour les sociétés
tricolores ?
Selon les derniers résultats disponi-
bles pour la France, nous pouvions
dénombrer en 2014 cinq cent trente-
huit filiales d’entreprises françaises
opérant en Russie, qui réalisent un
chiffre d’affaires de près de vingt-
sept milliards d’euros et emploient
un peu plus de cent-cinquante-six
mille salariés. L’Hexagone est ainsi
le premier employeur étranger du
pays. Les entreprises implantées en
Russie dans lesquelles il y aurait un
intérêt économique français seraient,
quant à elles, d’environ 1 200.
Le président de la République
Emmanuel Macron a appelé, lors de
la vingt-deuxième édition du Forum
économique international qui s’est
tenu à Saint-Pétersbourg en mai
2018, les entreprises françaises à
investir davantage en Russie, où la
France peut faire mieux notamment
dans les secteurs de l’agroalimentaire
ou du numérique. D’une manière
générale, je pense que les secteurs
présentant en Russie de larges
débouchés pour les entreprises fran-
çaises sont ceux des biens et équipe-
ments dans l’agroalimentaire ou
dans le secteur automobile. Il y a en
effet un fort investissement dans ces
secteurs en Russie à l’heure actuelle.
Nous connaissons de belles réussites
françaises, dans la grande distribu-
tion française, avec Auchan par
exemple, mais aussi Decathlon,
Leroy Merlin, etc. Le secteur auto-
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Le dynamisme des relations bilatérales franco-russes s’est illustré lors de la
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e
édition du Forum économique international qui s’est tenu fin mai 2018, à Saint-
Pétersbourg, en présence du président de la République, Emmanuel Macron, qui
était accompagné pour l’occasion une délégation d’entreprises françaises.
Philippe BRUNEL,
chef du service économique régional, ministre-conseiller pour les affaires économiques
et financières, ambassade de France en Russie
©DR
« Les entreprises françaises ont
un intérêt certain à investir en Russie »
FRANCE - RUSSIE
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