L
es femmes russes sont très enga-
gées dans leurs choix cosmé-
tiques », expliqueMatthieuGomart,
le directeur général du groupe Yves
Rocher en Russie, dans ce numéro des
Cahiers d’Échanges Internationaux
. La
France fait partie des principaux pays
fournisseurs de la Russie dans ce
domaine et y bénéficie d’une excellente
image. Toutes les grandes marques
sont représentées sur lemarché russe.
Pour autant, de nombreuses opportu-
nités existent encore. Ici, en Russie, la
part des produits importés reste domi-
nante, ils représentent 59 % du
marché ; un atout dont tirent parti les
filiales françaises, telles que LVMH,
L’Oréal, Pierre Fabre, Sisley, Caudalie,
ou encore Yves Rocher
(1)
. À titre
d’exemple, en 2017, le groupe français
Moët Hennessy Louis Vuitton a racheté
la totalité du réseau russe de maga-
sins de cosmétiques et de parfums
Île de Beauté, un des plus importants
de Russie. Avec LVMH, le réseau russe
a pu continuer son développement
national en créant de nouvelles ten-
dances et des innovations dans lemonde
de la beauté, rapportait le 10 janvier
2017 le site web du journal russe RBC.
Pour autant, depuis fin 2014, avec la
baisse significative du rouble, on
assiste au développement de la pro-
duction de cosmétiques en Russie.
Les fabricants locaux deviennent
ainsi de plus en plus compétitifs dans
les soins capillaires, les soins pour le
corps et le visage, et se positionnent
essentiellement dans l’entrée et
le moyen de gamme. Quelques
marques, comme Natura Siberica,
connaissent un véritable succès, leur
permettant l’ouverture de boutiques
à l’international. Les consommateurs
restent cependant fidèles aux
marques étrangères, notamment
pour les parfums et le maquillage
(1)
.
Quelques clés d’entrée sur lemarché
russe
Le principal circuit de distribution de
produits cosmétiques en Russie
regroupe les parfumeries et les
drugstores (38,5 %), suivis par les
ventes directes (20%), les grandes
surfaces alimentaires (9%), les phar-
macies (8%), le circuit professionnel
(6 %) et le e-commerce (4 %), en
constante évolution
(1)
. La distribution
spécialisée est dominée par trois
grandes chaînes de parfumeries, qui
disposent de centaines de points de
vente dans l’ensemble du pays : Rive
Gauche, L’Étoile, et Île de Beauté.
Leur part consolidée dans ce circuit
représente près de 70 % du marché.
Comme le rappelle Business France,
il est essentiel d’avoir recours à un
partenaire local, pour une meilleure
implantation et pénétration du mar-
ché. Le distributeur représente ainsi
la marque sur le terrain, participe à
la certification et l’importation des
produits, mais assure également le
marketing et la distribution sur l’en-
semble du territoire, et souvent les
pays limitrophes, via son propre
réseau ou à travers des sous-distri-
buteurs
(1)
. Si une marque peut avoir
quelques distributeurs pour diffé-
rents circuits, parfumeries, réseau
pharmaceutique, circuit profession-
nel, un distributeur exclusif reste pri-
vilégié, conseille encore Business
France. Les droits de douane sont
compris entre 8,6% et 9 % en fonc-
tion des catégories, auxquels il faut
ajouter 18 % de taxe sur la valeur
ajoutée. À noter que, sur ce sujet, un
rendez-vous est programmé cet
automne. Les nouveaux moteurs de
la croissance du marché russe des
cosmétiques seront discutés lors du
Connect Retail Summit organisé
conjointement au salon InterCharm à
Moscou, du 24 au 27 octobre 2018. Au
cœur des discussions figureront les
tendances du marché du parfum et
des cosmétiques, mais aussi les der-
nières avancées de la médecine
esthétique
(2)
.
90
Depuis 2006, le marché russe de la beauté (esthétique, cosmétiques, etc.) se développe de façon
dynamique. La vente de cosmétiques en Russie représentait 10,7milliards d’euros de chiffre d’affaires
en 2016, en hausse de 6 % sur un an
(1)
.
La beauté,
marché en expansion
FRANCE - RUSSIE
«
Source : (1) : Fiche marché Business France 2018 ; (2) :
©Sofia Zhuravetc - AdobeStock
