C
omme a pu le rappeler l’ambas-
sadeur de Russie en France,
Alexey Mechkov, au journal
Rossïïskaïa gazeta, en août 2018, les
échanges bilatéraux ont augmenté de
15,5 % pour atteindre seize milliards
d’euros, en 2017.
« Mais le potentiel de
nos deux pays est bien plus important,
a-t-il précisé. Nous continuons de
travailler avec la France dans le
secteur des hautes technologies,
l’espace et le nucléaire pacifique ».
Muriel Pénicaud, ambassadrice
déléguée aux investissements inter-
nationaux et directrice générale de
Business France, avait également
insisté en avril 2017, lors de sa visite
à Moscou, sur l’activité des entrepri-
ses françaises en Russie, mais aussi
sur les projets bilatéraux de collabo-
ration économique. Aujourd’hui quatre-
vingt-six entreprises russes sont
ainsi implantées sur le territoire
français, employant quelque quatre
mille cinq cents personnes. Grâce
aux investissements russes effectués
en France en 2016, cent huit postes
ont été créés. Les hautes technolo-
gies, l’hôtellerie-restauration et le
tourisme sont ainsi les secteurs les
plus attractifs pour les investisseurs
russes. Parallèlement,
« on assiste à
une multiplication des investisse-
ments dans d’autres domaines,
rappelait Muriel Pénicaud, tels que
l’agro-alimentaire, l’économie
numérique, les services financiers et
l’informatique ».
D’autant que les
entreprises russes se servent sou-
vent de la France comme d’un hub
vers l’Europe et l’Afrique pour inter-
nationaliser leur activité.
Certaines régions profitent davan-
tage des investissements russes,
comme l’ Î le-de-France ou l a
Provence-Alpes Côte-d’Azur. Le chef
du service économique de l’ambassade
russe en France, Dmitry Plakhotnyuk,
expliquait ainsi lors de la quatrième
réunion du groupe-pays Russie, le
10 octobre 2017, à Paris, que le
nombre de touristes à l’été 2017 a
augmenté sur le territoire de la Côte
d’Azur de 21 % par rapport à l’année
2016, permettant aux commerces de
Nice d’enregistrer une progression
de 47% des dépenses russes. Des
chiffres révélateurs. La ville de Nice
compte désormais trois cent dix-neuf
entreprises dirigées par des person-
nes originaires de Russie, selon les
chiffres publiés par la chambre de
commerce et d’industrie des Alpes-
Maritimes.
Le département du Val-d’Oise a
également signé, lors de la réunion
du CEFIC en mars 2017, un mémoran-
dum d’intention avec le Technopark
Skolkovo qui définit les grandes
lignes de coopération dans le domai-
ne de l’innovation. Skolkovo est le
plus important centre de recherche
en développement de la Russie et le
plus grand incubateur de start-up. La
ville a déjà organisé deux missions de
prospection en France en 2017. Une
des priorités dans le domaine de
l’innovation est de développer la
coopération entre les pôles de
compétitivité des régions françaises
et les clusters territoriaux innovants
russes. Une feuille de route définis-
sant les projets bilatéraux a été
signée par les acteurs principaux en
2014 et une version actualisée est en
cours d’élaboration.
Réussites russes en France
Les exemples de succès d’implanta-
tions russes en France ne manquent
pas. Parmi eux, on retrouve notam-
ment SuperOx, spécialiste russe de la
supraconduction, qui a choisi d’instal-
ler son siège européen près de
Marseille, Dr Web, société russe de
logiciels antivirus, qui a ouvert un
bureau commercial à Strasbourg ou
encore Datadvance, société russe
développant des logiciels d’analyse de
données et d’optimisation multidisci-
plinaire, qui a, dans le cadre de son
partenariat avec Airbus, ouvert son
centre européen à Toulouse. Autre
exemple, la Compagnie des chemins
de fer russes (RJD) a fait l’acquisition
de 75 % des parts de l’entreprise de
logistique industrielle GEFCO, ancien-
ne filiale du groupe PSA.
Autre réussite, le groupe Dellos, une
holding moscovite du secteur de la
restauration, souhaite consolider sa
présence en France avec sa marque
Pouchkine ; deux cafés ont déjà
ouvert dans la galerie Printemps du
Boulevard Haussmann et sur le
boulevard Saint-Germain à Paris et
un restaurant devrait faire son
apparition cette année place de la
Madeleine. La société projette de
créer soixante-dix postes et d’inves-
tir 15 millions d’euros dans son pro-
jet.
« Ce nouveau concept a suscité
un grand intérêt. Nous avons inaugu-
ré deux cafés “Pouchkinette” à Orly
et un dans un centre commercial de
Versailles, dont le chiffre d’affaires
m'a réellement étonné, je ne pensais
pas qu'en France il existait un tel
potentiel de demande »
, a confié
Andreï Dellos, le fondateur du Café
Pouchkine en France, au journal
économique
Vedomosti
, en avril 2017.
Le fonds souverain russe (RDIF)
participe également à de nombreux
investissements en France, depuis
juin 2016. La Caisse des dépôts et ce
fonds d’investissement russe ont
ainsi co-investit à hauteur de 250
millions d’euros dans la compagnie
Arc, leader mondial des arts de la
table et de la verrerie, comme l’a
relayé
Challenges
, le 21 septembre
2016. Ce partenariat, de plus en plus
actif, discute depuis d’investir dans
l’agroalimentaire et l’efficacité
énergétique.
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Les liens économiques entre la France et la Russie sont denses. Les entreprises françaises continuent
à investir en Russie et les investissements russes en France se développent.
Les investissements russes
en France progressent
FRANCE - RUSSIE
