prendre des sanctions à l’encontre de
pays qui lui en auraient imposé et le
second aurait pour objectif de créer
un nouveau délit en matière pénale,
si une société ou une personne se
voyait refusée une transaction en
raison des sanctions. Ce dernier
projet a pour le moment été repoussé,
et nous espérons que les Russes
sauront ajuster leur réaction face aux
sanctions étrangères, car il ne faudrait
pas qu’une loi comme celle-ci remette
en cause les investissements
étrangers.
Praticiens quotidiens des affaires dans
le pays, quels conseils les conseillers
du commerce extérieur de la France
peuvent-ils donner aux entrepreneurs
désireux de s’implanter sur le terri-
toire russe ?
La Russie est un pays aux nombreuses
opportunités, et où les investisseurs
potentiels peuvent bénéficier du
soutien d’une communauté d’affaires
française très présente. L’Hexagone
est en effet le premier employeur
étranger en Russie, et un des pre-
miers investisseurs en flux. Nous
avons la chance d’avoir ici une très
belle section des conseillers du
commerce extérieur composée de
présidents de grandes sociétés
françaises, comme Total, Schneider,
Alstom, mais aussi des banques
comme le Crédit Agricole, Natixis ;
des sociétés opérant dans le luxe
mais aussi des petites et moyennes
entreprises, ce qui permet d’avoir
une vision d’ensemble du marché. La
chambre de commerce franco-russe
est également très dynamique.
Il est donc primordial de s’appuyer
sur cette communauté d’affaires en
Russie afin d’être mis en relation
avec des personnes dans le même
secteur que celui dans lequel on sou-
haite investir pour avoir une première
appréciation concrète de son marché.
Il est très important en Russie de
bien connaître son interlocuteur, et
les personnes influentes du secteur
dans lequel on souhaite travailler.
L’information sur ce marché n’est
pas toujours facile à trouver.
Le second conseil est qu’il est
nécessaire de formaliser ses relations,
et le système russe nous le permet
grâce aux nombreux outils mis à
disposition des entrepreneurs.
Invité d’honneur de la 22
e
édition du
ForuméconomiquedeSaint-Pétersbourg,
Emmanuel Macron a appelé les
entrepreneurs français à investir
davantage en Russie. Quelles sont
selon vous, les opportunités
d’affaires à l’heure actuelle ?
Saint-Pétersbourg a été un bel évé-
nement, et une réussite d’abord par
la qualité de la délégation conduite
par le président de la République
française, Emmanuel Macron, et le
discours volontariste et pragmatique
des deux Présidents notamment
dans leur volonté commune de ren-
forcer les investissements français
en Russie.
Les secteurs où il existe des opportu-
nités sont nombreux : parmi eux, le
secteur agroalimentaire, la pharma-
cie, où la production locale est encou-
ragée, mais aussi l’énergie… La Russie
a fait un bond technologique important
ces dernières années, notamment dans
le domaine des «smart cities», et qui
est devenu attractif pour les start-up
françaises spécialisées dans les nou-
velles technologies.
Comment voyez-vous évoluer les
relations économiques franco-russes
à plus ou moins long terme ?
Je suis optimiste sur l’évolution des
relations bilatérales. La France a une
structure d’investissement solide dans
le pays qui lui a permis de traverser
ces quatre dernières années pourtant
compliquées. En effet, malgré les
sanctions de 2014, aucun des grands
investisseurs français n’a quitté
la Russie. Alors qu’aujourd’hui la
situation économique s’améliore, la
question reste celle des moyens dont
nous disposons afin de relancer le
volume des affaires. Plusieurs facteurs
viendront impacter cette évolution,
comme la qualité de la relation franco-
russe, mais aussi les décisions que
prendront les Américains et leur
caractère extraterritorial.
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